Psychologie cognitive, un trou dans la raquette UX
Un excellent outil UX est un outil qui nous permet de prévoir la capacité des futurs utilisateurs à se servir du produit ou du service que nous sommes en train d’élaborer. Dans le domaine de la prédiction, les travaux du prix Nobel, Daniel Kahneman bousculent nos idées reçues.
Après la lecture de l’article de Joseph C Lawrence
intitulé « An alternative to Personas”, il m’a semblé important de
creuser cette question. La recherche sur le fonctionnement de l'esprit humain
évolue rapidement à travers des disciplines comme la Psychologie cognitive. Ces évolutions rendent perfectibles un grand nombre de
petits «modèles» et parmi eux, ceux de l’UX. La curiosité doit nous pousser à
nous interroger au sujet de ces évolutions afin d’appréhender
les pistes d’amélioration de nos précieux outils d'aide à la conception.
L’illusion de validité :
Les méthodes UX sont toutes basés
sur un certain nombre de postulat c'est-à-dire sur un certain nombre de
principes non démontrés. Notamment, nous pensons spontanément que notre
personnalité et nos comportements sont cohérents dans le temps et dans les
différents contextes. Certes, nos humeurs peuvent fluctuer mais, nous pensons
que notre personnalité rend nos comportements prévisibles. Cette attente
exagérée de cohérence est une erreur courante. Nous sommes enclins à penser que
le monde est plus prévisible qu'il ne l’est réellement, parce que notre mémoire
maintient automatiquement et continuellement une histoire sur ce qui se passe,
et parce que les règles de la mémoire ont tendance à rendre cette histoire la plus
cohérente possible et à supprimer les alternatives.
La confiance que nous éprouvons quand nous faisons un jugement n’est pas une évaluation motivée par la probabilité. La confiance est un sentiment déterminé surtout par la cohérence de l'histoire et par la facilité avec laquelle elle vient à l'esprit, même si les preuves de sa véracité sont rares et peu fiables. Je vous invite à lire l’article de Daniel Kahneman : Don’t Blink! TheHazards of Confidence. Pour parler du phénomène, il emploi le nom de «illusion de validité".
La confiance que nous éprouvons quand nous faisons un jugement n’est pas une évaluation motivée par la probabilité. La confiance est un sentiment déterminé surtout par la cohérence de l'histoire et par la facilité avec laquelle elle vient à l'esprit, même si les preuves de sa véracité sont rares et peu fiables. Je vous invite à lire l’article de Daniel Kahneman : Don’t Blink! TheHazards of Confidence. Pour parler du phénomène, il emploi le nom de «illusion de validité".
Deux systèmes cognitifs :
Dans son livre « Thinking,Fast and Slow », Daniel Kahneman ajoute que chacun d'entre nous fonctionnent avec deux systèmes cognitifs pour la prise de décision. La thèse
principale est que le système 1 est caractérisé comme «rapide, automatique,
fréquente, émotionnel, stéréotypé, inconscient», tandis que le système 2 est
caractérisé comme «lent, laborieux, logique, analytique, conscient». Nous
utilisons, tous, les deux systèmes mais, ce qui est important est que nous
utilisons un système en particulier selon la façon dont l'information nous est
présentée, et aussi en partie selon de notre environnement et notre état
d'esprit.
L'épreuve de réalité :
Le défi relever
par l’UX, est de rapprocher les équipes projet, le plus près possible du réel.
Il n’est pas question ici de jeter nos Personas, nos
tests utilisateurs ou tout autre outil UX par la fenêtre mais, de prendre conscience qu’ils peuvent
nous induire en erreur. Pour éviter cet écueil, il serait judicieux de les
réexaminer. Car en fonction de l'heure et du lieu même où nos utilisateurs
seront quand ils seront face à notre interface, il se pourrait qu’ils soient
des personnes entièrement différentes et que leurs comportements ne soit pas
ceux escomptés et testés. Les méthodes UX nous permettent d’éviter un
grand nombre de problèmes utilisateurs mais, elles permettent d’appréhender
qu’une seule dimension. Des nouveaux outils doivent être mis au point afin de
tester les différentes dimensions cognitives. Seule une mise à l’épreuve dans la
réalité semble-t-elle probante en la matière ?
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